Un devoir de mémoire

Ce blog regroupe tout le travail et tous les documents de notre enquête sur le soldat "Biau Louis".

Les élèves de St Félix de Sorgues

Tuesday, November 11, 2014

Lettre de Louise son épouse.

Saint Félix de Sorgues 24.09.14




Notre très cher Papa
Depuis ta dernière lettre me disant que tu partais, je n’ai plus rien reçu. Chaque soir j’ai un peu d’espoir et puis c’est pareil, rien, je ne sais plus que devenir et que penser en voyant qu’il y a tant de blessés, on ne peut se le tirer de l’idée. Je t’écris et peut être tu ne recevras pas ma lettre, mais tant pis çà me soulage un peu, en t’écrivant il me semble encore que je peux avoir un peu d’espoir, car je serais vraiment trop malheureuse, tu es le seul qui m’aime et que je te perde, il me semble que çà ne peut être. Aussi fait tout ce que tu pourras pour m’envoyer un seul mot au moins une fois par semaine, fait ton possible, autrement sans nouvelles on ne sait plus que faire, c’est horrible.
Caubel, celui qui était ici a été blessé, mais il est guéri il est prêt à repartir, Jules Cadenas l’ancien maréchal aussi, on l’a su hier. Le fils Soulier on n’a pas des nouvelles depuis 5 semaines, et Marceau, celui du charron est blessé et prisonnier, c’est lui-même qui a écrit à sa fiancée. Bousquel a eu de la chance, il est toujours à Montpellier, sa femme est allée le voir. La mère Arnal est morte, on l’a enterrée. Plus rien de nouveau, nous nous portons à peu près bien, Zisette est toujours mignonne et Adrienne aussi, Robert ne t’oublie pas il ne passe pas un jour sans parler de son papa qui est à la guerre, il est méchant mais a tant de bon cœur. Ta sœur est encore en vendange, je pense qu’ils arriveront dimanche.
Je termine en t’envoyant toutes nos caresses, de toute la famille qui ne t’oubliera jamais. Ta femme qui t’aime. Berthe Biau
PS : Les gendarmes sont venus pour la demande des enfants, ils me prient de te donner bien le bonjour, ils sont à la veille eux aussi de partir ; ils m’ont dit qu’ils feraient ce qu’ils pourraient pour que la démarche soit favorable. Maintenant je ne sais pas si je toucherai beaucoup, mais tant pis, il suffirait que tu nous reviennes bientôt comme tu es parti, le reste s’arrangera comme nous pourrons. Ta Berthe qui t’aime, bien cher aimé fais tout ce que tu pourras pour me donner des nouvelles, car tu peux comprendre que les journées que je passe sont longues. Mes plus tendres baisers .

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