Louis Biau : soldat de la première guerre mondiale
Un devoir de mémoire
Ce blog regroupe tout le travail et tous les documents de notre enquête sur le soldat "Biau Louis".
Les élèves de St Félix de Sorgues
Saturday, December 6, 2014
Friday, December 5, 2014
Nous avons retrouvé sur Internet sa dernière lettre adressée à son épouse Louise.
Villefranche,
le 12 septembre 1914
Ma chère
compagne,
Le
grand moment est arrivé, il va falloir payer la dette à la patrie.
Je pars, nous partons tous, il le faut, ma chérie, aie du courage !
Je ferai mon possible pour éviter le danger, mais je ferai mon
devoir. Aie bien soin des enfants, fais toi craindre plus tard, pour
en faire de bons citoyens et si le malheur m'en voulait trop, je te
donne liberté de prendre la position qui te paraîtra la meilleure,
je te demande qu'une chose : de penser toujours à moi quand
même, car je t'ai aimé plus que tu ne peux comprendre, défends moi
aussi quand on voudra salir ma mémoire, prie beaucoup pour moi car
si je meurs, je mourrais en chrétien. Donne mes meilleurs baisers
aux enfants, à ces petits, rappelle leur que leur père les aimait
tant.
Je t'embrasse aussi toi
que j'aime tant et pense bien que si je dois mourir, ma dernière
pensée sera pour toi avec ton nom sur ma lèvre. Donne le bonjour à
mes sœurs et dis leur que je leur fais mes adieux. Enfin, il faut se
quitter vite pour que ce soit lisible et propre.
Figure toi que cette nuit,
j'ai rêvé que je venais te voir, tu ne me reconnaissais plus, puis
je t'ai embrassée et tu étais en deuil.
Ma Mignonne, peut être,
nous pourrons nous revoir et il faut avoir de l'espoir quand même,
surtout que je ferais mon possible pour éviter le danger.
Reçois mon suprême
baiser, ma suprême caresse. Au revoir ou adieu. Ton Mari.
Louis Biau
Cache ta douleur et sois
courageuse.
Louis est mort le 23
septembre 1914 ….
Tuesday, November 11, 2014
Lettre de Louise son épouse.
Saint Félix de Sorgues 24.09.14
Notre très cher Papa
Depuis ta dernière lettre me disant que tu partais, je n’ai plus rien reçu. Chaque soir j’ai un peu d’espoir et puis c’est pareil, rien, je ne sais plus que devenir et que penser en voyant qu’il y a tant de blessés, on ne peut se le tirer de l’idée. Je t’écris et peut être tu ne recevras pas ma lettre, mais tant pis çà me soulage un peu, en t’écrivant il me semble encore que je peux avoir un peu d’espoir, car je serais vraiment trop malheureuse, tu es le seul qui m’aime et que je te perde, il me semble que çà ne peut être. Aussi fait tout ce que tu pourras pour m’envoyer un seul mot au moins une fois par semaine, fait ton possible, autrement sans nouvelles on ne sait plus que faire, c’est horrible.
Caubel, celui qui était ici a été blessé, mais il est guéri il est prêt à repartir, Jules Cadenas l’ancien maréchal aussi, on l’a su hier. Le fils Soulier on n’a pas des nouvelles depuis 5 semaines, et Marceau, celui du charron est blessé et prisonnier, c’est lui-même qui a écrit à sa fiancée. Bousquel a eu de la chance, il est toujours à Montpellier, sa femme est allée le voir. La mère Arnal est morte, on l’a enterrée. Plus rien de nouveau, nous nous portons à peu près bien, Zisette est toujours mignonne et Adrienne aussi, Robert ne t’oublie pas il ne passe pas un jour sans parler de son papa qui est à la guerre, il est méchant mais a tant de bon cœur. Ta sœur est encore en vendange, je pense qu’ils arriveront dimanche.
Je termine en t’envoyant toutes nos caresses, de toute la famille qui ne t’oubliera jamais. Ta femme qui t’aime. Berthe Biau
PS : Les gendarmes sont venus pour la demande des enfants, ils me prient de te donner bien le bonjour, ils sont à la veille eux aussi de partir ; ils m’ont dit qu’ils feraient ce qu’ils pourraient pour que la démarche soit favorable. Maintenant je ne sais pas si je toucherai beaucoup, mais tant pis, il suffirait que tu nous reviennes bientôt comme tu es parti, le reste s’arrangera comme nous pourrons. Ta Berthe qui t’aime, bien cher aimé fais tout ce que tu pourras pour me donner des nouvelles, car tu peux comprendre que les journées que je passe sont longues. Mes plus tendres baisers .
Notre très cher Papa
Depuis ta dernière lettre me disant que tu partais, je n’ai plus rien reçu. Chaque soir j’ai un peu d’espoir et puis c’est pareil, rien, je ne sais plus que devenir et que penser en voyant qu’il y a tant de blessés, on ne peut se le tirer de l’idée. Je t’écris et peut être tu ne recevras pas ma lettre, mais tant pis çà me soulage un peu, en t’écrivant il me semble encore que je peux avoir un peu d’espoir, car je serais vraiment trop malheureuse, tu es le seul qui m’aime et que je te perde, il me semble que çà ne peut être. Aussi fait tout ce que tu pourras pour m’envoyer un seul mot au moins une fois par semaine, fait ton possible, autrement sans nouvelles on ne sait plus que faire, c’est horrible.
Caubel, celui qui était ici a été blessé, mais il est guéri il est prêt à repartir, Jules Cadenas l’ancien maréchal aussi, on l’a su hier. Le fils Soulier on n’a pas des nouvelles depuis 5 semaines, et Marceau, celui du charron est blessé et prisonnier, c’est lui-même qui a écrit à sa fiancée. Bousquel a eu de la chance, il est toujours à Montpellier, sa femme est allée le voir. La mère Arnal est morte, on l’a enterrée. Plus rien de nouveau, nous nous portons à peu près bien, Zisette est toujours mignonne et Adrienne aussi, Robert ne t’oublie pas il ne passe pas un jour sans parler de son papa qui est à la guerre, il est méchant mais a tant de bon cœur. Ta sœur est encore en vendange, je pense qu’ils arriveront dimanche.
Je termine en t’envoyant toutes nos caresses, de toute la famille qui ne t’oubliera jamais. Ta femme qui t’aime. Berthe Biau
PS : Les gendarmes sont venus pour la demande des enfants, ils me prient de te donner bien le bonjour, ils sont à la veille eux aussi de partir ; ils m’ont dit qu’ils feraient ce qu’ils pourraient pour que la démarche soit favorable. Maintenant je ne sais pas si je toucherai beaucoup, mais tant pis, il suffirait que tu nous reviennes bientôt comme tu es parti, le reste s’arrangera comme nous pourrons. Ta Berthe qui t’aime, bien cher aimé fais tout ce que tu pourras pour me donner des nouvelles, car tu peux comprendre que les journées que je passe sont longues. Mes plus tendres baisers .
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